vendredi 26 octobre 2012

Les Petroplus occupent Rubis et s'invitent chez Shell





Une délégation de salariés de la raffinerie a symboliquement occupé le terminal pétrolier Rubis de Grand-Quevilly. L'intersyndicale appelle à la grève le mardi 30 et à un déplacement en masse au siège de Shell, à Colombes.


Les Petroplus ont tenu parole. Ils avaient prévenu qu'ils passeraient à l'action cette semaine lors de l'assemblée générale de lundi et ils ont tenu parole. Ce mardi, à 13 h 15, les salariés de la raffinerie se sont rendus en convoi au terminal pétrolier Rubis de Grand-Quevilly. Une occupation symbolique "mais au coeur du drame du raffinage français" relève Yvon Scornet. Devant les grilles de Rubis, ils sont quelques dizaines à coller sur les grilles quelques-unes des 2 500 affiches qui viennent d'être imprimées. En lettres rouges et blanches, le message est clair : la raffinerie de Petit-Couronne vivra ; une seule solution, la réquisition par le gouvernement. "Rubis importe des produits raffinés et contribue à la déchéance du raffinage français. Voilà pourquoi il est important d'être là aujourd'hui" explique Nicolas Vincent, coordinateur CGT de l'intersyndicale. Et son porte-parole, Yvon Scornet, lâche des chiffres qui restent en travers de la gorge des 470 salarié de Petroplus. "Les besoins de notre pays sont de 85 millions de tonnes. 41 MT sont importés par des sociétés comme Rubis alors que la capacité du raffinage français est de 65 MT... le calcul est facile. Les importateurs d'un pétrole raffiné sans aucune de nos contraintes pour l'environnement et la sécurité portent une lourde responsabilité et, au bout du compte, à la pompe, le consommateur paye son plein toujours aussi cher" dénonce l'élu CGT.


Grève nationale le 5 novembre

Devant les salariés, le porte-parole a redit que tous les membres de l'intersyndicale étaient mobilisés 24 h sur 24 autour des différentes offres et des repreneurs potentiels. Yvon Scornet et Nicolas Vincent se refusent à lâcher d'autres noms que NetOil et APG. "Les négociations se doivent d'être entourées du secret pour avancer et aboutir..." juge le porte-parole, déterminé à ne pas revivre le 5 novembre - date butoir du dépôt des offres de reprise de la raffinerie couronnaise - le cauchemar de la mise en liquidation judiciaire du 16 octobre dernier. Lundi 5 novembre, l'ensemble des raffineries et des terminaux pétroliers français devraient observer 24 h de grève par solidarité avec les salariés de Petroplus.
Petit et Grand-Couronne, "villes mortes"
L'intersyndicale a lancé un appel aux habitants et commerçants de Petit-Couronne et de Grand-Couronne pour une opération "villes mortes" dans ces deux communes dont les quelque 20 000 résidents vivent à l'ombre des tours de distillation et des bacs. D'ici là, un premier jour de grève est annoncé à la raffinerie de Petit-Couronne pour le mardi 30 octobre prochain. "Nous avons rendez-vous à Colombes (92), au siège de Shell, avec son président Patrick Roméo. L'exploitant historique de la raffinerie a des devoirs vis-à-vis de ses anciens salariés" juge Yvon Scornet. Des autocars vont être affrêtés pour le déplacement en Ile-de-France."A nous d'être nombreux, très nombreux pour se faire entendre de Shell mais dans le calme" prévient le porte-parole de l'intersyndicale. Pour ses membres, le décompte des jours les plus longs est lancé.

Article de Christophe Préteux publié  sur http://www.paris-normandie.fr

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