lundi 29 octobre 2012

Liquidation de Petroplus : syndicats et salariés se tournent vers Shell

Article publié sur http://www.challenges.fr


L'intersyndicale de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) en liquidation judiciaire, rencontre mardi la direction de Shell, ancien propriétaire qui avait cédé le site en 2008, pour lui demander "d'assumer ses responsabilités" en aidant à la recherche d'un repreneur ou en payant "largement" le plan social, selon la CFDT.
L'intersyndicale a rendez-vous mardi à 11h au siège de Shell France, à Colombes (Hauts-de-Seine). Plusieurs centaines de salariés de la raffinerie de Petit-Couronne -qui en compte quelque 500- manifesteront devant le siège du raffineur au même moment.
Les syndicats estiment que Shell "ne pouvait pas ignorer la fragilité financière" du groupe suisse Petroplus qui a fait faillite, entraînant le placement de l'usine de Petit-Couronne en redressement judiciaire en janvier dernier et sa mise en liquidation le 16 octobre.
"Shell a cédé il n'y a que quatre ans. La décision de céder a été prise par la direction de Shell qui avait précisé à l'époque qu'il s'agissait d'une société (Petroplus) solide. Mais Shell, qui dispose de nombreux experts, ne pouvait pas ignorer la fragilité financière", de Petroplus, a déclaré lundi à Sipa Laurent Tatinier, délégué syndical CFDT. "Si Shell voulait fermer ce site, c'était à elle d'en assumer les conséquences".
Un site Seveso
Selon lui, soit Shell "reprend les rênes et relance l'activité", soit aide à la consolidation d'un dossier de reprise "ou, troisième option, s'il y a un plan social, la société doit largement participer". "On peut envisager des suites en justice avec nos avocats si la direction de Shell ne va pas dans le même sens que nous", prévient-il.
La raffinerie a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre par le tribunal de commerce de Rouen. Le tribunal a toutefois décidé une période de maintien d'activité de deux mois et un très court délai -jusqu'au 5 novembre- pour trouver un repreneur.
La raffinerie ne peut être arrêtée sans précaution du jour au lendemain, étant classée dans les sites Seveso (présentant un risque majeur en cas d'accident).
Durant la période de redressement judiciaire, deux candidats étaient en lice pour une éventuelle reprise: Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong Kong, et la société NetOil, installée à Dubaï, mais les dossiers n'ont pas été jugés assez solides par le tribunal, selon des sources syndicales. Réunis lors d'un comité d'entreprise extraordinaire le 15 octobre, les syndicats avaient fait valoir leur préférence pour le dossier de reprise apporté par NetOil.
"Il y a de nouveaux acteurs qui sont apparus depuis", a précisé M. Tatinier à Sipa, sans donner de noms. "Est-ce qu'ils auront le temps de finaliser un dossier pour le 5 novembre? Je ne pense pas. Mais seuls les administrateurs judiciaires peuvent faire prolonger la période d'activité", a-t-il souligné. "Aujourd'hui, la raffinerie tourne. Le délai qu'on nous a donné, pour l'instant, c'est pour nous permettre d'arrêter proprement".


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