lundi 22 octobre 2012

Petroplus : deux semaines pour survivre




Article de Christophe Préteux publié sur http://www.paris-normandie.fr



Assemblée générale très suivie ce lundi, à 12 h 30 devant la raffinerie de Petit-Couronne. D'ici au 5 novembre, l'intersyndicale, regonflée après l'entrevue avec François Hollande à l'Elysée, promet de faire monter la pression sur les repreneurs.


"Pour François Hollande, Petroplus doit demeurer un site industriel. Le président a demandé à ses équipes de faire le nécessaire" résume Jean-Luc Brouté devant plus de 200 salariés massés devant les grilles du site couronnais. A l'heure du changement de quart, le soleil brille et les visage sont un peu moins fermés. La présence de François Hollande venu conclure la réunion de l'intersyndicale à l'Elysée, au sortir du sommet européen de Bruxelles a fait de l'effet mais n'a pas effacé le coup dur de la mise en liquidation judiciaire de la raffinerie, prononcée le 16 octobre dernier par le tribunal de commerce de Rouen.
L'intersyndicale réclame un délai à Shell
En plus de NetOil, qui a promis de revoir sa copie, le délégué CGT annonce qu'il ya "deux autres offres dans la course". Murmure de soulagement dans les rangs où le groupe pétrolier de Dubaï ne fait pas l'unanimité."Si NetOil a un problème, qu'on prenne une autre route" lance Jean-Luc Brouté relayé par Laurent Patinier."NetOil doit démontrer qu'il a la capacité financière de reprendre la raffinerie" martèle le délégué CFDT que ses collègues de l'intersyndicale auraient pu trouver ironique si l'heure n'était pas si grave. "APG est revenu dans la course et s'est doté d'avocats et d'un cabinet d'experts comptables. N'auraient-ils pas pu le faire avant ?" La charge la plus sévère est pour Shell, l'exploitant historique du site couronnais cèdé à Petroplus il y a trois ans. "Shell est responsable d'une partie de ce désastre. Ce groupe doit respecter les salariés qui étaient les siens". L'intersyndicale réclame fermement un délai au groupe anglo-néerlandais dont le contrat de processing d'une durée de six mois doit s'achever à la mi-décembre. Et reçoit le renfort de Guillaume Bachelay arrivé parmi les premiers à l'AG. "Shell opère des forages outre-mer et veut exploiter ces sites de Guyane. Dans ce cas, le groupe ne doit pas se désengager ici, de ce site de production historique en métropole". Le jeune député PS de la circonscription a fait de Petroplus la mère de toutes les batailles. Il le redit devant les salariés. "Ici, ce n'est pas un combat local et égoïste mais un combat pour l'industrie tout court, pour que la France conserve une capacité de raffinage. ça ne se fera pas avec un Petromoins. Il faut un repreneur sérieux pour Petit-Couronne". S'il y a d'autres offres que celle de NetOil, leur examen pourrait déboucher sur de nouvelles audiences du tribunal le 13 ou le 20 novembre. Le temps n'en demeure pas moins compté... et la date du 5 novembre soulignée en rouge dans les agendas de tous les Petroplus. Une nouvelle assemblée générale aura lieu mercredi à 12 h 30. L'intersyndicale promet sans préciser ses intentions qu'elle va "mettre la pression sur le groupe Shell" et annonce tout autant énigmatique préparer"un grand coup médiatique dans l'agglomération de Rouen". Les salariés de la raffinerie ont déjà fait connaître leur accord de principe.


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