vendredi 4 janvier 2013

Les Petroplus ne lâchent rien

Yvon Scornet, le 3/01/12, à Petroplus. Déjà un an de lutte… (photo S. Peron)


Les salariés de la raffinerie manifesteront samedi à Louviers pour la venue du président de la République.


«La santé pour nous, c'est l'action partout ! » A l'heure des traditionnels vœux de début d'année, les Petroplus organisaient hier une assemblée générale devant leur raffinerie à vendre. L'occasion pour les représentants du personnel de faire le point sur les actions avant la date butoir du 5 février : l'ultime rendez-vous devant le tribunal de commerce de Rouen pour connaître le nom d'un éventuel repreneur. « D'ici là, nous serons vivants ou morts. Ce n'est pas le moment de baisser les bras ! » martèle au micro Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale. « Nous nous battons, non pas pour avoir un peu d'argent pour partir, mais pour l'avenir industriel de la France, son indépendance énergétique. Le 5 février, nous attendons une décision de cession. Il y a encore des ouvertures, même si c'est difficile. Il faut faire taire les oiseaux de mauvais augures… »

Manif à Louviers
Samedi, ce message sera adressé au président de la République François Hollande qui vient à Louviers visiter l'exposition Pierre Mendès-France. « Cela fera un an jour pour jour que le candidat Hollande est venu nous voir à Petroplus. C'est le président qui a le pouvoir de faire nous avait-il dit ! Alors que fait-il ? », se demande Yvon Scornet. Une demande d'audience a été formulée, mais aucune réponse n'est parvenue de l'Elysée.
Lundi, c'est à nouveau au siège de Shell, en région parisienne, qu'une délégation de l'intersyndicale se rendra. « Il faut mettre la pression sur Shell, rappeler sa responsabilité historique. La dépollution du site, c'est 500 millions d'euros. Soit 14 euros par Français ! Shell ne peut pas s'en sortir sans rien, ce n'est pas possible », lance le porte-parole de l'intersydicale qui va s'adresser à l'ensemble de la classe politique - « sauf l'extrême droite » - pour sensibiliser les élus à l'épineuse question de la dépollution en cas d'arrêt définitif des installations de raffinage.

Enfin, vendredi 11 janvier, un nouveau rendez-vous est demandé au tribunal de commerce de Rouen. « Nous voulons une prolongation de trois mois, et pas jusqu'au 5 février… C'est pour cela que nous demandons aussi à être reçus rapidement à Matignon… » Les Petroplus sont persuadés de « pouvoir avancer » sur le dossier présenté par l'Iran pour le rachat de la raffinerie. Ils prévoient par ailleurs d'autres actions dans la région et annoncent la visite prochaine de Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et de Pierre Laurent (PCF). Une grosse manifestation de « convergence des luttes » est également en préparation ce mois-ci avec les ouvriers en lutte de Mittal, PSA ou Fralib…

Article de Alain Lemarchand
 

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